Les morts ont la parole by Philippe Boxho (Dr) & (Dr) Philippe Boxho

Les morts ont la parole by Philippe Boxho (Dr) & (Dr) Philippe Boxho

Auteur:Philippe Boxho (Dr) & (Dr) Philippe Boxho [Boxho, Philippe & (Dr) Philippe Boxho]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Kennes
Publié: 2022-06-23T08:11:32+00:00


L’insert

Il est 22 heures quand s’ouvre la porte du commissariat central de police, laissant passer un individu un peu hirsute muni d’une petite valise. C’est Marius. Marius n’est pas très propre, il a pourtant mis ses plus beaux vêtements, son plus beau training, le blanc avec des lignes bleues. Mais Marius ne prend plus guère soin de lui depuis qu’il a sombré dans la toxicomanie il y a plus de vingt ans. Il s’avance vers le guichet où l’attend le planton. « C’est quoi encore, ce machin-là ? » se demande celui-ci, peu enclin à la bienveillance, vu la dégaine de l’homme.

« Voilà, je viens parce que j’ai tué ma femme.

— Ah ah, et elle est où, votre femme ?

— Je l’ai brûlée.

— Oh ! Et vous l’avez brûlée où, votre femme ? Dans le jardin, il y a deux ans. »

« Un fou, c’est un fou, se dit le planton. On ne va pas emmerder tout le monde à une heure pareille. Si je réveille le commissaire de garde pour ça, je vais encore me faire engueuler. »

« Écoutez, aujourd’hui, il n’y a plus personne, revenez demain matin, on vous recevra.

— Ah bon, ben ça va ! »

Marius quitte le commissariat un peu vexé car il sent bien que le policier ne l’a pas cru et l’a pris pour un crétin. Marius décide de traverser la ville, à pied, pour se rendre à la gendarmerie. C’est long, surtout quand on porte une valise, mais rien ne l’arrête, Marius a décidé qu’il passerait aux aveux et il finira bien par trouver quelqu’un pour les recevoir.

Arrivé à la gendarmerie, c’est un autre style, il faut passer deux portes qui se ferment automatiquement à clé derrière soi puis le planton est là, debout derrière le comptoir, qui le salue :

« Bonsoir, Monsieur, que puis-je pour vous ? » Marius est impressionné par l’accueil tellement différent.

« Voilà, j’ai tué ma femme il y a deux ans, je l’ai brûlée dans le jardin.

— Vivante ?

— Non, non, je l’avais étranglée avant.

— Ah, bon ! Installez-vous, Monsieur, on va venir vous chercher pour une audition. » Et Marius s’assied.

Cinq minutes se sont à peine écoulées qu’un autre gendarme se présente : « Bonjour, Monsieur, je suis chargé de vous entendre par rapport au décès de votre épouse, pourriez-vous me suivre ? » et Marius se lève pour se rendre à l’audition la plus importante de sa vie. Ce n’est plus une audition, c’est un acte d’expiation. Marius explique tout, ne laisse aucun détail de côté, répond à toutes les questions du gendarme qui l’interroge avec beaucoup de gentillesse. Son audition s’achève à 5 heures du matin. Il a tout dit, il se sent mieux et arbore un vrai sourire. Le gendarme contacte le magistrat de garde.

« Allô, Philippe ? Tu dormais ? »

Il est 5 heures 30 du matin, tu penses si je dormais ! Il est vrai que, quand on est de garde, le sommeil n’est pas profond, car, sachant que l’on peut être réveillé, on dort d’un « sommeil alerte ».



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